Pleins feux sur Connie Wyatt Anderson

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Le Cercle consultatif en éducation (CCE) partage avec Élections Canada les pratiques exemplaires relatives à la création de ressources pédagogiques, et offre des conseils sur les orientations futures du programme d’éducation civique et les façons d’assurer la participation du personnel enseignant. Dans cette série, nous nous sommes entretenus des membres du CCE pour mettre en valeur leurs expériences et leurs expertises en éducation civique. Rencontrez Connie Wyatt Anderson.

Connie a longtemps enseigné l’histoire et la géographie au secondaire à The Pas, au Manitoba. En dehors de l’enseignement, elle a participé à plusieurs initiatives pédagogiques à l’échelle provinciale, nationale et internationale. Conceptrice pédagogique de la Treaty Education Initiative du Manitoba, elle est toujours la principale animatrice et formatrice du programme. Elle a présidé Éducation Canadian Geographic pendant huit ans et est aujourd’hui vice-présidente de la Société géographique royale du Canada et présidente de la Commission de toponymie du Canada.

Connie a écrit pour le Globe and Mail, Histoire Canada, le Canadian Geographic et l’Encyclopédie canadienne. Elle a remporté, en 2014, le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement et a été reconnue comme chef de file en matière d’éducation par la Fédération métisse du Manitoba en 2017.

Élections Canada : Comment définissez-vous votre rôle dans l’éducation civique?

Connie : Quand j’enseignais, je considérais que mon rôle était d’aider à créer un corps étudiant engagé, informé et actif, prêt à participer à tous les niveaux de la démocratie canadienne. Aujourd’hui, je n’enseigne plus, mais je consacre la plupart de mon temps à donner des séances de perfectionnement sur l’enseignement des traités pour le personnel enseignant de la maternelle à la 12e année. Il y a définitivement des rapprochements à faire entre ce que les élèves acquièrent dans le cursus sur la démocratie et les traités. Dans les deux cas, on cherche à développer leur esprit critique, c’est-à-dire à leur apprendre à poser les bonnes questions, à aller chercher l’information pertinente pour prendre des décisions éclairées, à communiquer efficacement et respectueusement, à faire preuve d’ouverture d’esprit et à repérer les lacunes des faits. L’objectif est de donner aux jeunes la permission et l’encouragement nécessaires pour qu’ils et elles puissent participer à tous les aspects de la vie politique.

En tant que responsable de l’éducation sur les traités, une grande partie de mon travail consiste à soutenir le personnel enseignant et à leur rappeler qu’ils et elles sont en train de former la prochaine génération de Canadiens et Canadiennes libres et autonomes.

Élections Canada : Pouvez-vous nous raconter un moment mémorable d’éducation civique?

Connie : J’en ai vécu beaucoup en 22 ans de carrière d’enseignement, mais un d’entre eux a été particulièrement marquant. J’enseignais dans la Nation voisine des Cris de Opaskwayak, une communauté progressiste située en face de The Pas, de l’autre côté de la rivière Saskatchewan. Mes élèves étudiaient la vie civique et démocratique dans le cadre de notre programme d’histoire et de sciences humaines (le Manitoba ne propose pas de cours portant uniquement sur l’éducation civique). Nous avions parlé de l’histoire du droit de vote, tout particulièrement celui des femmes, mais aussi des Autochtones, qui n’ont bénéficié des mêmes droits qu’en 1960 (vous vous rendez compte!).

Dans le courant de la semaine, une de mes élèves m’a téléphoné à la maison. Mes élèves me contactent rarement, voire jamais, en dehors des heures de cours.

Sans présentation ni hésitation, une voix m’a demandé : « Madame Wyatt, où est-ce que je peux voter et comment? »

Elle venait d’avoir 18 ans et nous étions en pleine période électorale provinciale au Manitoba. Elle voulait savoir comment faire pour voter.

J’étais à la fois stupéfaite et très émue... Mais surtout, j’étais fière d’elle.

Élections Canada : Pourquoi vous êtes-vous jointe au CCE?

Connie : J’ai été membre du CCE de 2017 à 2022 et, à ce titre, j’ai pu participer au travail exceptionnel de l’équipe d’éducation civique d’Élections Canada. Le comité était composé d’enseignants et enseignantes de tous les niveaux scolaires et de toutes les provinces du Canada, ainsi que des personnes clés des établissements d’enseignement postsecondaire. J’ai trouvé ce travail passionnant : non seulement nous apprenions les uns des autres, mais nous donnions également les outils au personnel enseignant de tout le pays pour qu’ils offrent une éducation civique optimale à leurs élèves. C’est pourquoi j’ai décidé de revenir pour un second mandat au sein du comité.

Élections Canada : Qu’avez-vous le plus apprécié des rencontres du CCE?

Connie : Il y a beaucoup de points positifs au CCE, particulièrement la convivialité, les séances d’échange et l’objectif commun que partagent les membres. Ça me donne un peu l’impression d’être sur la voie 9 ¾ quand l’équipe d’éducation civique d’Élections Canada nous présente ses nouvelles ressources pédagogiques. Faire partie de ce comité, c’est avoir un aperçu du merveilleux matériel qu’elle produit.

Élections Canada : Quels conseils donneriez-vous à une enseignante ou un enseignant qui souhaite améliorer leur pratique de l’éducation civique?

Connie : Tout d’abord, je conseillerais à cette personne de trouver une façon d’intégrer les ressources d’Élections Canada à son plan de cours. Deuxièmement, il est important de donner aux élèves le goût d’agir, le sens de la praxis. Au risque que ça sonne cliché, la force d’une démocratie dépend de ses citoyennes et ses citoyens.