Étude de cas sur le droit de vote des femmes

Renseignements contextuels pour les enseignants

Lorsque le Canada a été fondé en 1867, seuls les hommes pouvaient voter aux élections fédérales. Chaque province avait des règles différentes, mais les femmes étaient essentiellement exclues du vote partout au pays. Au Canada, les changements en faveur des femmes se sont produits lentement. Des femmes (et des hommes) ont pris diverses mesures, se butant à une opposition de la part tant des hommes que des femmes. Les premiers groupes en faveur du suffrage féminin ont vu le jour dans les années 1870, à Toronto, sous la direction d’activistes comme la Dre Emily Stowe. D’autres groupes ont été constitués peu de temps après et ont créé des alliances avec des organisations internationales, comme la Women’s Christian Temperance Union.

Au début du 20e siècle, les mentalités bien établies au sujet du rôle des femmes dans la vie publique ont commencé à évoluer. C’est dans la région des Prairies, dans l’Ouest canadien, que le mouvement pour l’égalité des femmes a pris son élan. Les femmes du Manitoba ont été particulièrement actives en présentant de nombreuses pétitions à l’Assemblée législative, en exerçant des pressions sur les politiciens, en se ralliant et en organisant des conférences sur l’égalité. Leurs efforts ont porté fruit lorsque le Manitoba est devenu la première province à accorder le droit de vote à certaines femmes en 1916, suivi de la Saskatchewan et de l’Alberta quelques mois plus tard. En un an, les femmes ont été ajoutées aux listes électorales provinciales en Colombie-Britannique et en Ontario, mais pas au Québec ni dans les Maritimes.

De petits progrès ont été accomplis en 1917, pendant la Première Guerre mondiale, en ce qui touche le droit de vote des femmes aux élections fédérales. Les femmes membres des forces armées et les parentes des militaires sont devenues les premières femmes au Canada à pouvoir voter à une élection fédérale. Un an plus tard, en 1918, le Parlement a adopté une loi qui accordait le droit de vote à de nombreuses Canadiennes en abolissant la discrimination électorale fondée sur le sexe. Cependant, ce ne sont pas toutes les femmes qui pouvaient voter. Certaines faisaient toujours l’objet de discrimination pour d’autres raisons, comme leur origine raciale.

Le combat pour l’égalité des femmes ne s’est pas terminé en 1918, car de nombreuses femmes n’avaient toujours pas le droit de vote. Les Québécoises ont obtenu le droit de vote provincial en 1940, alors que les femmes des Premières Nations ont été privées du droit de vote aux élections fédérales jusqu’en 1960. De nos jours, les femmes jouent un rôle de premier plan dans la vie politique canadienne, mais elles demeurent sous représentées à la Chambre des communes et ont des obstacles à surmonter pour participer pleinement au processus démocratique.

Pourquoi y avait-il tant d’opposition au droit de vote des femmes?

Supériorité présumée de l’homme

Selon de nombreuses croyances religieuses et culturelles, les femmes étaient inférieures aux hommes.

Appartenance au domaine public ou privé

On croyait que les hommes avaient une prédisposition pour la vie publique, alors que les femmes avaient une prédisposition pour la vie privée ou domestique.

Rôle dans la société

De nombreuses personnes estimaient que les femmes avaient un rôle spécial qui consistait à s’occuper des tâches ménagères, à élever les enfants, à s’occuper des hommes et à les soutenir. Ce rôle était perçu comme étant incompatible avec la politique.

Faiblesse présumée

On croyait que les femmes n’apporteraient rien à la vie politique. Elles étaient considérées comme étant trop faibles, trop influençables, trop peu logiques et trop émotives.

Connaissances

On pensait que les femmes n’avaient pas les connaissances nécessaires pour voter de façon éclairée.

Votes d’une même famille

On supposait que les femmes et les filles voteraient de la même façon que leur mari ou leur père, ce qui créerait des injustices.

Qu’est-ce qui a changé?

Mobilisation

Comme elles voulaient du changement, les femmes se sont organisées, se sont mobilisées, ont coordonné leurs efforts et se sont fait entendre.

Gains politiques

Les femmes constituaient environ 50 % de la population et représentaient une source de votes inexploitée pour les partis politiques.

Conséquences de la Première Guerre mondiale

Durant la Première Guerre mondiale, les femmes ont occupé des emplois auparavant réservés aux hommes. Elles ont prouvé que leurs capacités étaient sous-estimées. Après la guerre, les femmes ont obtenu le droit de vote au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Égalité

Les mentalités changeaient en ce qui concerne l’égalité des sexes, l’équité et la contribution positive des femmes à la vie publique canadienne.

Quelle est la situation actuelle?

Les femmes sont actives en politique canadienne. Elles demeurent sous représentées à la Chambre des communes et ont des obstacles à surmonter pour participer pleinement à la vie politique.